Registre et sanctions financières des réseaux sociaux en Russie

Registre et sanctions financières des réseaux sociaux en Russie

La Russie a mis en place une réglementation plus stricte pour les réseaux sociaux dans le cadre de sa volonté d’exercer un contrôle accru sur ces derniers. Les nouvelles lois et sanctions visent à limiter la diffusion d’informations que le gouvernement russe juge dangereuses et indésirables.

▼ Table des matières
  1. Roskomnadzor a créé un nouveau registre des réseaux sociaux
  2. Qui se voit infliger des sanctions financières, quel en est le montant et pourquoi ?
  3. Quel sera l’impact des sanctions financières ?

Roskomnadzor a créé un nouveau registre des réseaux sociaux

Récemment, une étape importante a été franchie dans la régulation de l’espace numérique en Russie. Conformément à l’article 10.6 de la loi fédérale n° 149-FZ “sur l’information, les technologies de l’information et la protection de l’information”, Roskomnadzor a créé un nouveau registre des réseaux sociaux. Ce registre comprend un total de 15 plateformes populaires que la plupart d’entre nous utilisent quotidiennement.

Parmi ces plateformes figurent des géants mondiaux tels que TikTok, Twitter, YouTube, ainsi que les réseaux sociaux russes VKontakte et Odnoklassniki. Le registre comprend également des applications populaires de communication, de partage de contenu et de diffusion en continu telles que Telegram, Likee, LiveJournal, Pikabu, Pinterest, Rutube, Zen, Twitch, Discord et Yappy.

Roskomnadzor surveille actuellement ces plateformes et pourrait leur appliquer diverses réglementations, sanctions financières ou exigences, ou les interdire complètement, comme il l’a fait avec l’application Signal.

Selon la Fédération de Russie, les propriétaires de ces réseaux sociaux doivent s’assurer que leurs plateformes ne sont pas utilisées pour commettre des délits ou diffuser des informations interdites. Ces informations comprennent :

  • Secrets d’État ou autres secrets spécialement protégés par la loi – Les propriétaires doivent s’assurer que leurs plateformes ne publient pas d’informations susceptibles de menacer la sécurité de l’État ou de violer des secrets protégés par la loi.
  • Documents contenant des appels publics au terrorisme – Il est interdit de publier des contenus qui promeuvent ou justifient le terrorisme ou d’autres contenus extrémistes. Les propriétaires de réseaux sociaux doivent rapidement identifier et supprimer ce type de matériel.
  • Promotion de la pornographie, de la violence et de la cruauté – Les plateformes ne doivent pas distribuer de contenu faisant la promotion de la pornographie, de la violence ou de la cruauté et doivent s’assurer que ce type de contenu n’est pas accessible à leurs utilisateurs.
  • Langage obscène – Les nouvelles règles prévoient également l’interdiction de diffuser du matériel contenant un langage obscène qui pourrait être considéré comme inapproprié ou préjudiciable au public.

Qui se voit infliger des sanctions financières, quel en est le montant et pourquoi ?

Au cours du premier semestre 2024, les propriétaires de plusieurs grands réseaux sociaux ont été condamnés à des amendes pour ne pas avoir respecté leurs obligations de surveillance et de gestion des contenus sur leurs plateformes, selon le service fédéral de supervision des communications, des technologies de l’information et des médias Roskomnadzor. Les plateformes TikTok, YouTube, Pinterest, Twitch et Telegram ont été mises à l’amende, le montant total des sanctions atteignant 7700000 ₽€77 287.

YouTube a reçu l’amende la plus élevée, payant 4000000 ₽€40 149. Les plateformes suivantes ont été Pinterest et Twitch, qui ont payé 1000000 ₽€10 037 chacune. Telegram a dû s’acquitter d’une amende de 900000 ₽€9 034, tandis que TikTok s’est vu infliger une amende de 800000 ₽€8 030. Ces amendes ont été imposées pour ne pas avoir surveillé et modéré le contenu de leurs plateformes, ce qui est conforme aux exigences de la législation russe.

En outre, ces plateformes ont également été condamnées à des amendes pour ne pas avoir respecté d’autres obligations légales. Dans ce cas, le montant total des amendes a atteint 4750000 ₽€47 677. Les amendes ont été réparties comme suit : TikTok a payé 7500000 ₽€75 279, YouTube a payé 1000000 ₽€10 037, Pinterest a payé 1000000 ₽€10 037, Twitch a payé 1000000 ₽€10 037 et Telegram a également payé 1000000 ₽€10 037.

Les opérateurs de ces réseaux doivent tenir compte du fait que le non-respect des règles peut s’avérer financièrement difficile et que la réglementation de l’espace numérique est susceptible de se durcir encore. Pour les utilisateurs, cela peut signifier des changements dans les types de contenus qui seront disponibles sur ces plateformes et dans les règles qu’ils devront suivre lorsqu’ils les utiliseront.

Quel sera l’impact des sanctions financières ?

Roskomnadzor a rédigé quatre protocoles sur les infractions administratives fondés sur l’article 19.7.10-4 du code des infractions administratives de la Fédération de Russie. Ces protocoles ont été rédigés parce que les propriétaires de réseaux sociaux ne se sont pas conformés aux ordres émis par cette autorité.

Les protocoles sur les infractions administratives élaborés par Roskomnadzor sont maintenant en attente d’examen par les tribunaux. L’issue de cette procédure sera déterminante pour l’évolution des relations entre l’État et les opérateurs de réseaux sociaux en Russie.

Si les tribunaux condamnent ces plateformes, d’autres sanctions et amendes pourraient suivre, ce qui accentuerait encore la pression sur les opérateurs de réseaux sociaux. Dans le pire des cas, si la situation s’aggrave, elle pourrait même conduire au blocage de ces plateformes.

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